Anciennement appelés petites mains, elles sont désignés désormais les flouteuses !
Simplement parce qu’elles travaillent dans l'atelier de flou, là où l'on ouvrage les matières légères, vaporeuses : le crêpe, la mousseline, la soie... Ces matières sont extrêmement techniques à travailler car elles bougent , ne se fixent pas et au moindre faux pas, c’est rater, il faut tout recommencer.
La magie de ce métier réside dans cette difficulté même à gérer, apprivoiser les matières telles des animaux sauvages ! C’est pour cela, que beaucoup de soin, d’exigence, de patience sont demandés pour exercer ce métier si délicat mais tellement riche et satisfaisant.
Tout d’abord, le toucher du tissu, c'est magique. Et le premier coup de ciseau, c'est comme une naissance. Un moment d'émotion. Une histoire secrète. Dans la haute couture, tout est fait à la main : les surfils, les finitions, les boutonnières... Seules les coutures principales sont piquées à la machine. Alors, chaque point compte. Même si une robe est réalisé plusieurs fois, elle sera toujours différente. Une impression de créer quelque chose d'unique à chaque fois. D'artistique. Pour faire une robe, il faut du temps, mais ne pas en perdre non plus.
Dans un atelier de haute couture,tout commence quand le stylise présente ses croquis. La chef d'atelier du flou les étale sur la table. Là, c'est le moment de la découverte, un moment de plaisir avec l’ensemble des couturières. Chacune suis généralement son modèle de A à Z. Elle fait les premières ébauches. Ensuite, en fonction de cette base, elle fais la toile mannequin. Le patron si vous préférez. C'est décisif.
Une robe, ça se construit comme une maison. L'architecte dessine ses plans, et la couturière sa toile. Après, il y a les fondations. Le maçon a son pied à coulisse pour les aplombs. Elle, son équerre et sa règle pour les droits-fils travers, les droits-fils lisières... Si c'est mal fait, tout sera de travers!. Ensuite, si le patron réalisé correspond à ce que souhaite le styliste, il choisit le tissu et sa couleur. Ce sont toujours des créations exclusives.
Ensuite, vient le temps de la coupe... Là, chacune entre dans le vif du sujet. Une des étapes les plus appréciées, c'est sans doute de voir, au mannequin, le modèle qui se monte : c’est de la haute précision. Dans le flou, il y a des tas de petits détails et de finitions qui changent tout. Tout se joue au millimètre près. L'atelier, c'est un véritable laboratoire de recherche, de savoir-faire.
L’un des moments extrêmement les plus émouvant, c’est quand l'ouvrage est essayé sur un vrai mannequin. Dans les salons, avec les miroirs et la lumière, la robe prend tout d'un coup son identité de parure du soir. Vivante. ce qui en ressort pour chacune c’est la satisfaction d’avoir réussi quelque chose de beau.
Voilà ce qu’est une flouteuse, c’est une fabricante de rêves en quelque sorte..